Les pays en développement ont célébré dimanche matin (20 novembre 2022) la fin des pourparlers cruciaux pour le climat, par un accord COP27 sur un Fond Pertes et Dommages climatiques. Ce fond mondial fournira une aide financière aux pays pauvres frappés par une catastrophe climatique.
Une situation d’urgence climatique
Au début de la COP27, le constat est simple et sans appel : le temps est compté pour agir. Les plans des différents pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ne sont pas suffisants pour atteindre l’objectif principal. Celui-ci se borne à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, conformément aux avis scientifiques.
Cette conférence de deux semaines en Egypte s’est prolongée de 36 heures au-delà de sa limite de vendredi soir. Elle a été marquée par une division nette, ainsi que par des échanges de mots durs entre les riches et les pauvres. À de nombreuses étapes, un accord sur un Fond Pertes et Dommages semblait impossible à atteindre. Les questions débattues ont été nombreuses :
- l’objectif de température
- l’élimination progressive des combustibles fossiles
- les besoins et les droits des peuples autochtones
- la protection de la nature
- la façon de concevoir une « juste transition » vers une énergie propre pour ceux qui dépendent économiquement des combustibles fossiles.
#Que peut-on faire dans notre quotidien ?
C’est une question récurrente et légitime. L’urgence climatique a une ampleur mondiale, oui. Mais il existe des changements d’habitudes qui comptent à notre échelle. En effet, certaines industries très polluantes, comme les tanneries, contaminent localement l’écosystème pour produire des produits de consommation courante. Alors NOS choix comptent : avant d’acheter un nouveau portefeuille ou sac à main, réfléchissons avant pour choisir le liège plutôt que le cuir.
Objectif de l’accord COP27 sur un Fond Pertes et Dommages
La limite de température de 1,5°C reste à portée de main et les pays doivent s’efforcer à respecter cette limite. Les pays d’Afrique en seront les premiers bénéficiaires. Le terme « pertes et dommages » fait référence aux impacts les plus graves des conditions météorologiques extrêmes sur les infrastructures physiques et sociales. Le fond est donc une aide financière spécifiquement destinée à la reconstruction des pays pauvres touchés une catastrophe climatique.
L’Europe amorce le déblocage des discussions
Pendant près de deux semaines, l’Europe et les États-Unis ont refusé les demandes des pays pauvres pour ce nouveau fond. Vendredi matin, l’Union Européenne a fait volte-face, acceptant sa création à une condition. Les grandes économies et les gros émetteurs, encore classés comme pays en développement selon les règles de 1992, doivent être considérés comme donateurs potentiels, et non comme bénéficiaires. De nombreux pays ont fortement résisté à cette proposition. Samedi, les États-Unis ont signalé leur approbation et un compromis a été trouvé dimanche matin pour la signature de l’accord sur un Fond Pertes et Dommages. Ainsi, les pays les plus vulnérables seront prioritaires. De plus, certains pays encore classés comme en développement pourront participer sous forme de contributions volontaires.
Des fractures malgré l’accord COP27 sur un Fond Pertes et Dommages
Cependant, l’accord était loin d’être parfait, avec plusieurs éléments clés supprimés du texte à la demande des pays retardataires et des producteurs de combustibles fossiles. On peut citer :
- Le pic des émissions d’ici 2025
- Le suivi de la réduction progressive du charbon
- La réduction progressive de tous les combustibles fossiles.
En effet, ce dernier point, issu d’une proposition de l’Inde visant à stipuler la suppression progressive de TOUS les combustibles fossiles, a également été malmené par les pays producteurs de pétrole.
D’autres pays ont déclaré que les engagements sur la limitation des températures à 1,5 ° C ne représentaient aucun progrès par rapport à la conférence COP26 à Glasgow l’année dernière. De même, les discussions sur l’élimination progressive des combustibles fossiles n’avancent pas.
En bilan de la COP27, beaucoup ont estimé que cet accord sur un Fond Pertes et Dommages était bien en deçà de questions importantes. C’est une décision nécessaire mais insuffisante pour respecter l’agenda. En effet, il faudra probablement au moins un an pour régler certains des détails du fonctionnement du fonds, jusqu’au prochain sommet. De plus, peu de nations, jusqu’ici, ont promis de verser des dons au fond « pertes et dommages ». N’oublions pas qu’il s’agit d’un acompte sur l’investissement dans notre avenir. Rendez-vous aux Émirats Arabes Unis en novembre 2023.
En bonus, pour continuer votre lecture, nous vous invitons à explorer le cas particulier du Qatar. La COP27 s’achève et la Coupe du monde de Football commence, dans des stades climatisés…